ANALYSE DU TOURNOI DE PARIS 2009
Analyse T. de Paris – Le bilan féminin à la loupe
12/02/2009
-48 kg : Emi Yamagishi en forme, Jossinet se rassure
Ce fut quasiment un championnat de France pour Fred Jossinet, qui se
hisse en finale en battant au premier tour la jeune Elena Benard sur
une clé de bras, puis facilement l’EspagnolE Blanco sur te-guruma,
avant de rencontrer sa grande rivale nationale, la combative et très
stable Laëtitia Payet. Plus active et manifestement plus heureuse sur
le tapis que pour les « France », la championne française ne parvenait
à passer la Levalloisienne qu’aux drapeaux, après un combat intense.
C’est Aurore Climence qui se retrouvait en demie, après une victoire
par disqualification sur la Cubaine Bermoy (la pauvre ne put retenir
une grande gerbe d’eau mal digérée…), puis sur la Brésilienne Menezes
aux drapeaux. Elle perdait d’un yuko sur kibisu-gaeshi et c’est Fred
Jossinet qui retrouvait la Japonaise Emi Yamagishi en finale.
Championne d’Asie juniors en 2003 et victorieuse dès 2004 de nombreux
tournois en Europe et d’un championnat d’Asie seniors 2007, elle prend
le dessus en demie sur sa grande rivale, la jeune Tomoko Fukumi
(championne du monde juniors 2004) par un joli waza-ari sur o-soto-gari
et domine assez facilement la Française en finale.
-52 kg : La surprise Kuzyutina
Si Delphine Delsalle, Marine
Richard et Pénélope Bonna tombaient dès leur premier tour, la leader de
la catégorie Audrey La Rizza signait une montée en puissance très
réjouissante contre des adversaires solides, qui culminait par une
victoire magnifique sur la meilleure japonaise de la catégorie, Misato
Nakamura, 3e aux JO, battue magistralement en yoko-guruma, une belle
rotation dont elle a le secret. On ne voyait guère ce qui pouvait
l’arrêter, vue sa vista et la façon dont elle était remontée – une
belle image de championne. C’était sans compter sur la montée en
puissance d’une Russe qu’on n’avait pas vue venir : Natalia Kyuzutina.
Elle s’était chargée de la Chinoise Zhu et de l’excellente Coréenne Kim
Kyung-Ok, avant de vaincre brillamment, à la surprise générale, la
Française en finale, prise dans un sukui-nage bien exécuté et
parfaitement suivie en juji-gatame. Cette championne d’Europe juniors
2007 (génération de Pénélope Bonna) a presque toujours atteint les
podiums seniors en 2008. C’est sa première victoire. Il va falloir
compter avec elle.
-57 kg : Boukouvala l’emporte, Ribout s’affirme
On attendait
Loko, et la jeune Pavia, elles perdent rapidement, la première contre
la Grecque Boukouvala, la seconde contre la terrible Monteiro, après un
très beau premier tour et un bon début de combat. On retrouvait Barbara
Harel, appliquée, mais encore loin de son meilleur niveau, mais c’est
Morgane Ribout qui sort vraiment du chapeau. Avec son beau et puissant
travail en mouvement de hanche et de jambe, elle passe la Japonaise
Hitomi Tokuhisa (3e de la Coupe Kano) en quart avant de dominer une
nouvelle fois (après les France) et encore une fois par ippon, la
leader de la catégorie depuis des années, Barbara Harel. Hélas pour
elle, elle n’emportait pas son premier titre parisien, battue
nettement, par un kata-guruma de l’inattendue Iouletta Boukouvala.
Cette « Grecque » qui fut 5e des championnats du monde juniors 2002 et
qui ne manquait déjà pas de répondant en -63 kg (5e des Europe 2008) a
effectué une descente au poids très efficace après les Jeux, gagnant en
Azerbaïdjjan en octobre 2008 et finissant 3e à Sofia quinze jours avant
le tournoi de Paris.
-63 kg : Ueno dans son jardin
Trois des Françaises engagées
perdaient dès le premier tour, contre des combattantes de très bon
niveau, Irène Chevreuil contre la médaillée mondiale et olympique
néerlandaise Willeboordse, Virginie Henry contre la Chinoise Xu Yuhua,
3e en 2008, et la néophyte Marielle Pruvost contre la championne
d’Europe -23 ans, la Néerlandaise Annicka Van Emden. Mais Emmanuelle
Payet semblait pouvoir affirmer son nouveau leadership sur la
catégorie. Elle reste à une relativement modeste 5e place – mais elle
revenait de blessure – battue d’un rien par la n°3 japonaise de la
catégorie, Nozomi Hirai. Cette dernière se hissait en finale, mais ne
pouvait rien contre les irrésistibles tai-otoshi tout en puissance de
Yoshie Ueno, qui gagne son 2e tournoi de Paris, pour cinq finales,
déjà. Dans l’ombre de Tanimoto au niveau international (bien qu’elle
l’ait déjà battue deux fois au Japon), elle n’a eu sa chance qu’aux
championnats d’Asie, qu’elle a remportés trois fois en trois
participations…
-70 kg : Magnifique Décosse
Il ne peut en rester qu’une… Ce
serait injuste pour l’exceptionnelle performance réalisée en -70 kg par
Lucie Décosse depuis son échec en finale des Jeux dans la catégorie
inférieure de dire qu’il n’y avait pas de suspense… Elle paraît plus
tactique, plus patiente, plus forte mentalement même, dans cette
catégorie plus « puissante », mais qui lui convient finalement encore
mieux car aucune combattante n’a cherché – ou n’est parvenue – à lui
mettre du rythme. Lucie ne marque pas ippon à chaque tour, mais elle
paraît indestructible avec son incroyable stabilité, son sens toujours
plus fascinant de la prise d’opportunité, avec des rotations toujours
plus efficaces et des attaques vers l’avant – une, en finale, pour un
ippon parfait sur seoi-nage ! – qui viennent compléter ses tranchantes
attaques arrière. Elle passait tranquillement trois des meilleures
Européennes du plateau, l’Espagnole Blanco (2e l’année dernière), la
Slovène Sraka, et l’Allemande qui monte, Kriestin Thiele, 3e des
championnats d’ Europe avant de retrouver en finale sa meilleure rivale
depuis tant d’années – elles se confrontaient déjà aux championnats de
France juniors – Marie Pasquet, arrivée jusque-là en battant en demie
la Chinoise Dou Shumei sur son tomoe-nage. Son sutemi n’allait pas lui
servir en finale, parfaitement contrôlé par la posture de Décosse, qui
la mystifiait sur son seoi-nage pour ippon, après l’avoir battue aux «
France » aux pénalités seulement. La reine Décosse prend ses marques
dans son nouveau royaume.
-78 kg : Lebrun, quel mental !
C’est sans doute l’un des
plus beaux exploits du tournoi de Paris, et une performance qui restera
dans les annales, qu’a réussi Céline Lebrun. Alors que tout le monde la
voyait bien prendre une retraite de « légende » du judo français bien
méritée, alors que Stéphanie Possamaï avait assuré la relève avec deux
grandes médailles, l’Orléanaise a répondu en championne têtue à ce
consensus : non, elle n’a pas fini de prendre du plaisir sur le tapis
et d’en donner au public, non elle n’a pas fini de gagner. Tandis que,
chez les jeunes, Louette perdait au premier tour et Mentouopou au
second (malgré une très belle victoire sur la Chinoise Li Xin et un
combat jusqu’aux drapeaux face à la grande Allemande Wollert), tandis
que Stéphanie Possamaï, malgré une victoire sur l’Espagnole Prieto et
la Japonaise Horie (2e de la Coupe Kano 2008), s’enferrait sur le très
beau seoi debout de la jeune Néerlandaise Verkerk, Céline Lebrun
traçait une trajectoire rectiligne dans un parcours semé d’embûches.
Deux incroyables ippons sonnaient comme deux coups de tonnerre : contre
l’excellente Japonaise Anai, d’abord sur un o-soto-gari magnifiquement
préparé, sur un incroyable de-ashi-barai face à l’Espagnole San Miguel
ensuite. C’était plus serré contre la Portugaise Ramirez, la tension
montant, puis contre la Chinoise Yang Xiuli, victorieuse en 2008,
battue d’un joli coup de patte en contre au bout du golden score. En
finale, rien ne se passait de décisif contre la Néerlandaise Verkerk,
mais les arbitres ne la privaient pas de ce grand moment : un 6e titre
à Paris, une performance qu’elle seule a réalisée. Chapeau bas.
+78 kg : Qui à part Tong Wen ?
Une catégorie un peu en berne
en France depuis la suspension de l’espoir numéro un Ketty Mathé et en
l’absence d’Anne-Sophie Mondière, blessée. C’était l’occasion de tenter
de se mettre en valeur, mais la tache est difficile dans un contexte
international dont le niveau est élevé. Emilie Andéol ne cédait que
d’une pénalité devant la jeune et tonique Chinoise Qin Qian, la Niçoise
Waldet, déterminée, d’un yuko au 2e tour contre l’énorme Polonais
Sadkowska, non sans avoir battu l’Allemande Beinroth sur un yoko-guruma
impeccable. Eva Bisseni battait l’Espagnole Alvarez, mais subissait la
loi de la numéro un européenne du moment, la grande Russe Ivaschenko.
Enfin, Rebecca Ramanich ne pouvait rien faire contre le tank chinois
Tong Wen, implacable championne des poids lourds depuis 2003, battue
une seule fois en trois ans… c’était par Eva Bisseni en 2007 à
Hambourg, et une seule fois en championnats officiels… c’était en 2001,
pour sa première année seniors, par Céline Lebrun, en route pour un
incroyable titre mondial toutes catégories. Qui battra à nouveau Tong
Wen ?
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Analyse T. de Paris – Le bilan masculin à la loupe
12/02/2009
-60 kg : Dragin, enfin une grande victoire
Enfin ! Enfin on a vu à Paris un Dimitri Dragin comme on l’a souvent rêvé : irrésistible par son incroyable explosivité, certes peu orthodoxe dans son judo, mais ô combien spectaculaire ! Il était rapidement seul Français en piste, Ben Ali ne pouvant pas s’opposer à la puissance de feu du Mongol Chimedyunden Boldbaatar, Baptiste Leroy passait un tour sur un bel étranglement, mais perdait sur le gong face au Japonais Fukuoka. Quant à Sofiane Milous, il menait la vie dure à l’Autrichien Ludwig Paischer, champion d’Europe et vice champion olympique l’année dernière. Mais c’est ce dernier qui emportait la décision. Dragin dominait d’abord le Chinois Li Ming, puis l’excellent Anglais Millar, d’un yuko, enfin le très rugueux Israélien Yekutiel, surclassé. En demie, le Coréen Choi Gwang-Hyeon, vainqueur d’un Géorgien, d’un Ukrainien et d’un Japonais, ne parvenait pas non plus à contrôler les impulsions extraordinairement vives du Français. Avant une finale excitante contre le vainqueur du tournoi de Tbilissi, l’excellent Géorgien Amiran Papinashvili, sur le fil, le Français contrait d’abord un corps-à-corps avec un fantastique mouvement de hanche, mais se faisait aussi contrer en o-uchi-gari pour le même score (waza-ari). Mais c’est lui qui prenait l’avantage avec un beau tomoe-nage. Une sacrée affirmation, qui demande d’urgence confirmation.
-66 kg : Uchishiba-Darbelet, comme on se retrouve !
On attendait avec intérêt cette catégorie si dynamique en France, on n’a pas été déçu. Si Andrieu cédait d’un yuko devant l’Espagnol Uriarte, et Berthelot au deuxième tour face au prétendant japonais numéro un derrière Uchishiba, Hiroyuki Akimoto, c’est du champion de France Cardonnel que venait le frémissement. Un combat superbe contre le jeune prodige polonais Kowalski, puis une victoire sur le Cubain Ronal Girones, avant de succomber sur un mauvais contre lié à l’inexpérience face au rugueux Hongrois Ungvari. Cardonnel est désormais dans la course… Mais devant, c’est Benjamin Darbelet qui reste le meilleur. Après trois combats négociés avec sérénité, il domine le Hongrois Ungvari avec son formidable o-uchi-gari. Il était en finale pour une excitante revanche contre le double champion olympique japonais Uchishiba. Mais devant son public, il ne parvenait pas à fixer le poisson nippon qui lui marquait un beau waza-ari sur un étonnant harai-makikomi.
-73 kg : Wang Ki-Chun au dessus
Tous les Français passent leur premier tour dans cette catégorie à la recherche d’une hiérarchie et le champion de France Mohamed Raiad gagne même un second combat, contre l’Anglais Farbon. Mais aucun ne monte en quarts, excepté Gilles Bonhomme, favorisé en début de journée par l’absence non négligeable d’un adversaire très dangereux au premier tour, le Géorgien Kedelashvili. À son tableau de chasse tout de même : un Néerlandais peu connu, puis le Russe Isaev, champion d’Europe des -23 ans et très efficace depuis sa montée de catégorie, qui finit par subir les grandes attaques de jambe et l’enchaînement au sol du Français. Derrière, ce sera un peu trop fort pour lui : c’est le champion du monde et vice champion olympique coréen, Wang Ki-Chun qui l’attend. Bonhomme fait un combat intense et n’est pas loin de marquer sur son makikomi, mais finit pas être pénalisé par les arbitres et cède sur la fin. C’est ce Coréen, génial technicien souple et opportuniste, qui vient en finale battre le Cubain Arencibia, très à l’aise dans cette nouvelle catégorie pour lui.
-81 kg : La Corée, c’est costaud ! Clerget, c’est promet !
Deux Coréens, et les meilleurs, avec l’excellent Song Dae Nam, et le vice champion olympique Kim Jae-Bum, deux des meilleurs combattants du monde, qui allaient se retrouver en finale, avec une victoire de Song, sur abandon (diplomatique ?) de Kim. Mais le plaisir du public, c’est Axel Clerget, surtout, qui l’a assuré. Alors que les trois autres combattants français sortaient du jeu dès le premier tour, le jeune et flamboyant technicien de Marnaval enchantait tout le monde par sa volonté d’attaque et sa belle maîtrise technique, notamment en enchaînement au sol. Il étouffait, après le Marocain Nacer El Assri, trois pointures asphyxiées par son rythme, le Polonais Krawczyk, champion d’Europe et médaillé mondial, le Géorgien Tsiklauri, 2e à Tbilissi en janvier, et le Moldave Toma, vainqueur du tournoi de Paris en 2008. Il menait la vie dure au futur vainqueur coréen qui lui marquait cependant un yuko sur le seoi-nage « made in Korea » avec les deux mains sur le même revers.
-90 kg : Mathieu Dafreville, monsieur « sumi »
Nicolas Brisson lâchait d’entrée devant l’Anglais James Austin, Meheddi Khaldoun et Vincent Massimino dès le second devant deux noms de la nouvelle génération, le Néerlandais De la Croes, champion du monde 2006 et vice champion en 2008 en juniors pour le premier, l’étonnant géorgien Liparteliani, champion du monde juniors 2008, pour le second. Ce Géorgien faisait ensuite un combat formidable contre le Japonais en forme du moment, Takashi Ono, qui ne passait qu’aux drapeaux, tandis que le jeune combattait s’effondrait en larmes sur le tapis ! Des noms à retenir… Comme celui du champion de France, Dafreville. Il avait paru très fort aux « France », il fait un numéro incroyable de présence physique et mentale, d’efficacité technique sur ses gestes favoris. Quel parcours ! Le Japonais Nishiyama (5e de la Coupe Kano) projeté pour waza-ari (sumi-gaeshi) et ippon sur un très joli contre par le talon (kibisu-gaeshi), le Grec Iliadis ensuite ! Un champion olympique (2004) proprement jeté sur sumi-gaeshi (ou plutôt hikikomi-gaeshi…). Le Chinois He Yanzhu, éliminé par quatre pénalités en moins de quatre minutes. L’Allemand Pinske, waza-ari et ippon en une minute et demie et enfin en finale l’homme fort du moment, le Japonais Ono, dans une danse de mort autour de sumi-gaeshi… que le Japonais finit par prendre dans une fraction de seconde de relâchement. Impressionnant !
-100 kg : La classe d’Anai
Matthieu Bataille s’arrêtait au premier tour, pris en contre de
uchi-mata dans un tai-sabaki malin du grand Zeevi. Frédéric Stiegelmann
au second devant le Roumain Brata, comme Thierry Fabre devant le
champion du monde brésilien Correa. Seul le jeune Cyrille Maret
semblait parvenir à faire frémir les travées de Bercy, avec un combat
rageur contre le Néerlandais Elco Van der Geest, puis une autre
victoire probante contre le Cubain Oreidis Despaigne, d’un shido. Mais
son style s’accommodait mal des compétences du jeune Biadulin, déjà 2e
à Tbilissi, qui le projetait pour ippon. Finaliste, le Géorgien avait
du mal contre le style classique du magnifique Takamasa Anai, qui
jouait avec lui et le projetait sur uchi-mata. Après sa victoire à la
Coupe Kano, le champion du monde juniors 2002 arrive manifestement à
maturité.
+100 kg : Qui peut arrêter Riner ?
Docteur Teddy et Mister Riner… C’est manifestement avec une petite idée d’affirmer son autorité et de faire faire silence aux mécontents, comme son rival Mikhaylin, que le champion du monde français abordait « son » tournoi. Peu en jambes en début de journée, il passe un premier tour très difficile face au Hongrois Bor, avant de surclasser le Russe Bryanov. En demie, il rencontrait son meilleur adversaire français, Pierre Robin, plutôt très bon jusque-là. Il avait notamment battu sur son très efficace « avant – arrière » l’international Cubain Oscar Breyson, 3e des Jeux. Mais contre Teddy Riner, il était impuissant à poser ses mains et incapable de résister à ses puissantes attaques. Il était durement projeté sur le dos par une sorte d’enchaînement o-soto / tai-otoshi qu’il avait tenté d’esquiver. Riner était en finale, face à son rival russe, boudeur depuis les Open de Levallois. Cette fois, le Russe ne pourra pas dire grand-chose sur l’arbitrage, tant la supériorité de son jeune adversaire fut manifeste. Incapable de réagir au départ rapide du Français, ballotté, jeté dans les coins, il finissait par être déroulé sur un lourd harai-goshi tout en puissance, puis contré en « coup de volant » pour ippon. Le Russe devra aller panser ses plaies avant de revenir s’opposer à son rival triomphant. En a t-il les moyens ? En attendant, Riner emporte son second tournoi de Paris. Le Français Thorel avait perdu un peu plus tôt contre le massif Polonais Wojnarowicz sur un contre et Wustner n’avait rien pu faire contre le surpuissant Ouzbek Tangriev (battu ensuite par Mikhaylin).