histoire du judo et du jujitsu
Les
origines du Judo
Au VIe siècle, une légende raconte l'histoire d'un vieux médecin japonais qui
se promenant dans les campagnes enneigées, observa que, sous le poids de la neige accumulée, certaines branches des arbres cassaient, alors que les plus minces étant flexibles pliaient sous le fardeau pour s'en décharger. Ce médecin comprit l'intérêt que l'on pouvait tirer de cette "non-résistance" et trouva le principe fondamental du jiu-jutsu, céder pour vaincre.
A l'époque de la féodalité japonaise, il existait une grande variété d'écoles
enseignant le combat sans armes. Ces écoles gardaient leurs méthodes et
leurs prises secrètes, consistant la plupart dans l'art d'attaquer les points vitaux du corps par des coups frappés de la main ou des doigts, d'autres projetaient les adversaires au sol ou encore brisaient les membres. Ces méthodes de combat s'appelaient alors jiu-jutsu, toride, tai-jutsu, yawara,...
Vers le XVIIIe
siècle, ces différents systèmes d'attaque et de défense furent
groupés sous le seul nom de jiu-jutsu. L'introduction au Japon des armes
à feu porta un coup à ces écoles. Le jiu-jutsu tomba en décadence, le
nombre des pratiquants diminua, à tel point que plusieurs écoles fermèrent leur portes, faute d'élèves.
"Les katas sont l’éthique du Judo. Dans ceux-ci se trouve l’esprit du judo, sans lequel il est impossible d’apercevoir le but".
JIGORO KANO
"Les arts martiaux appartiennent à chaque peuple et chacun l'enrichit de son expérience"
Jigoro Kano
En 1860, naquit Jigoro Kano, qui fut le fondateur du judo actuel.
Dans sa jeunesse, Jigoro Kano, déplorant sa faible constitution, décida d'entraîner parallèlement son
esprit et son corps. Alors âgé de 20 ans, élève de l'Université
impériale de Tokyo, il eut son premier contact avec le jiu-jutsu. Il s'entraîna sous la direction du professeur Fuduka, puis successivement
avec d'autres maîtres. Cette activité fut profitable à son corps à tel
point qu'il devint un jeune homme très vigoureux. Maître Kano étudia
ainsi toutes les formes de combat sans armes. Il remarqua que ces
méthodes, bien que souvent différentes par les moyens employés,
visaient toutes au même but et se basaient sur le même principe :
"Se servir au maximum de son énergie physique et mentale pour
atteindre un but défini". Il composa alors une méthode de combat
faite des meilleures prises de chaque école, supprima les plus
dangereuses et celles néfastes au développement harmonieux du corps et y
ajouta des techniques personnelles, fruit de son travail incessant. Il
illustra et différencia sa méthode de l'ancienne en insistant sur le fait que la valeur du principe n'était pas seulement valable pour le combat mais qu'il devait l'être pour la vie de chaque jour.
Le Maître
Kano donna à son système le nom de judo qui, par la signification même
du mot, marqua la différence avec le jiu-jutsu. Tous deux formés du mot
japonais jiu ou ju, se traduisant par céder ou souplesse ; jiutsu voulant dire art ou pratique, et do, "la voie" dans le sens de la
méthode ou du principe.
Jigoro Kano (1860-1938)
Le judo n'était
donc plus uniquement un art de combattre mais aussi une doctrine
applicable au corps comme à l'esprit. Le judo devint alors un véritable
sport, donnant à ses adeptes le moyen de s'entraîner sous une forme se rapprochant le plus d'un combat réel; contrairement au jiu-jutsu qui était uniquement une répétition de prises et coups, chacun des
partenaires sachant à l'avance la façon d'attaquer et de se défendre.
Le jiu-jutsu ne
permettait pas de pratique la compétition.
Le Maître Jigoro
Kano fonda, en 1882, à Tokyo, une école pour ce sport. Il lui donna le
nom de Kodokan et y enseigna le judo tel qu'il l'avait conçu. Après
beaucoup d'efforts, il supprima presque complètement le nom de jiu-jutsu et les différentes écoles se rallièrent à son enseignement. De
nombreux professeurs furent formés à cette école et le Japon, le monde entier par après, connurent les bienfaits du Judo.
Arrivé du Judo en Europe
Le jiu-jutsu fut pratiqué dans plusieurs pays
d'Europe aux environs de 1900. En France, il fait son apparition en 1904,
et la presse sportive fait un éloge de cet art mystérieux qui consiste
à combattre et à vaincre la force brutale. A ce moment, plusieurs
professeurs japonais donnaient des cours de jiu-jitsu à Londres. Au mois
d'août 1905, une école japonaise de jiu-jitsu est fondée à Paris. Le
professeur de culture physique Edmond Desbonnet en est le principal
admirateur. Le japonais Miyakie, venu de Londres, enseigne dans cette école une méthode se self-défenseself-défense se rapprochant déjà du judo. En
Belgique, une première démonstration est donnée à Gand par des
instructeurs de Paris.
Pourtant, malgré
bien des efforts, le judo ne parvenait pas à se frayer un chemin parmi
les autres sports de combat. Le succès du judo dépendant de son
enseignement, notre esprit occidental ne pouvait s'adapter à la méthode d'origine.
Les termes japonais, souvent compliqués à retenir, la classification des
mouvements, contraire à nos principes, ne pouvaient nullement encourager les débutants à poursuivre leurs entraînement.
Mikinosuke
Kawaishi
En 1936 arrivait à Paris un jeune étudiant japonais,
M. Kawashi, 4e Dan du Kodokan. Il fonda un club qui s'organisa doucement et chercha à en fonder d'autres en France.
Mikinosuke Kawaishi (1899-1969)
Il ne rencontra aucun succès puisque, en 1941, il n'y avait encore que
quatre clubs en France. Au cours de ses nombreux voyages dans divers
pays, le Maître Kawaishi put constater que le judo que l'on enseignait
ne s'adaptait pas au milieu et semblait dépaysé, nulle part, le Judo ne
rencontrait le succès auquel il avait droit.
Son expérience en Europe lui donna l'idée de créer une méthode d'enseignement répondant
aux nécessités du milieu. Cette méthode, destinée aux européens, est
contenue et enseignée dans plusieurs pays sous le nom de "Méthode
Kawaishi". Il n'y a pourtant aucunes différences fondamentale avec le
Judo pratiqué au Japon, le maître Kawaishi étant lui-même gradé 7e Dan du Kodokan.
Les seules différences ont
pour but de faciliter l'entraînement des débutants. En supprimant
l'obligation d'apprendre les noms japonais de chaque prise, en classant
les mouvement par catégorie pour mieux les retenir, le Maître Kawaishi
permit à des milliers d'adeptes de connaître les joies saines du Judo.
Méthode Kawaishi
La méthode de Judo mise au point par Maître Kawaishi divise les techniques de Judo en deux parties fondamentales : Technique du Judo debout et Technique du Judo au sol
1) Technique du Judo debout
Les techniques du Judo debout sont constituées uniquement de projection (Nage Waza). Ces projections sont réparties en plusieurs catégories :
- Lancements de jambe (Ashi Waza) : 15 mouvements
- Lancements de hanche (Koshi Waza) : 15 mouvements
- Lancements d'épaule (Kata Waza) : 6 mouvements
- Lancements de bras (Te Waza) : 9 mouvements
- Sacrifices (Sutemi Waza) : 15 mouvements
2) Techniques du Judo au sol
Les Techniques du Judo au sol sont divisées en plusieurs catégories :
- Immobilisations (Katame Waza) : 17 mouvements
- Strangulations (Shime Waza) : 29 mouvements répartis en 2 séries
- Luxations des bras (Ude KwantsetsuKwantsetsu Waza) : 25 mouvements
répartis en 5 positions
- Luxations des jambes (Ashi KwansetsuKwansetsu Waza) : 9 mouvements
- Luxations du cou (Kubi KwansetsuKwansetsu Waza) : 6 mouvements